Vers une police nationale plus impliquée dans la lutte contre la COVID-19 : briefing des cadres de la Police Nationale du Burundi
Le Ministère de la Sécurité Publique et de la Gestion des catastrophes, avec l’appui du Bureau de l’OMS au Burundi, vient de clôturer une série des sessions de briefing du corps de la police sur la pandémie du CIOVID-19, dans la province Gitega.
Ces sessions ont été organisées du 31 mars au 3 avril, à l’intention des cadres de la Direction Générale des migrations, de la Direction Générale de la sécurité intérieure, ainsi que ceux de la Direction Générale de la protection civile et gestion des catastrophes.
L’objectif de cette activité était de permettre au personnel du Ministère de la Sécurité Publique et de la Gestion des Catastrophes (MSPGC) de plus s’impliquer avec responsabilité dans la prévention des urgences en général et contre la pandémie de la COVID-19, à travers la formation et la sensibilisation des membres seniors du personnel affecté aux points d’entrée identifiés et dans les instances impliqués dans la gestion des voyageurs sur la COVID-19, ainsi que sur d’autres thématiques ayant trait à la prévention contre cette maladie, y compris la lutte contre les infodémies.
« On a pensé à cette activité de briefing pour que les policiers des différentes directions ciblées, compte tenu de leur vulnérabilité, sachent quelles mesures prendre et quels gestes adopter pour leur protection individuelle, la protection des citoyens, mais aussi la protection du matériel qu’ils utilisent au jour le jour », a dit le Commissaire de Police Antoine NTEMAKO, Directeur Général de la Protection Civile et de la Gestion des Catastrophes. « L’autre finalité de cette activité est de rassurer les différents corps de police ciblés. Car malgré les mesures de protection mises en place par le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida, ou en fonction des mesures futures qui pourraient être plus draconiennes, la Police, à l’instar des humanitaires, restera mobile et active, pour apporter son assistance dans la riposte. C’est donc à eux que s’adresse cette session, pour leur démontrer que la COVID-19 est une maladie comme tant d’autres, qu’on peut vaincre via l’adoption stricte des gestes barrières et des comportements responsables ». A-t-il poursuivi.
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Tenues au lendemain de l’annonce des deux premiers cas de la COVID-19 sur le sol du Burundi, les sessions de briefing se sont étalées sur 3 journées pleines. Elles ont au final permis de directement former et sensibiliser une centaine de cadres de la Police Nationale du Burundi impliqués dans la gestion des frontières, des migrations, ainsi que de la sécurité publique et de la gestion des catastrophes.
Les différentes présentations et la facilitation des travaux ont été conjointement conduits par les équipes du Ministère de la Sécurité Publique et de la Gestion des catastrophes, le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida, appuyés par l’équipe du Bureau de l’Organisation mondiale de la Santé au Burundi.
Les récipiendaires ont été introduits sur la maladie du Coronavirus, y compris sur ses origines, les modes de transmission et les mesures de prévention. Ils ont aussi été formés sur les principes de communication sur les risques et l’engagement avec les communautés, y compris la communauté policière et les communautés voisines de leurs différents points de déploiement, ainsi que la gestion des fausses informations durant les urgences de santé publique.
« Cette session m’a été très utile car elle a permis d’éclairer ma lanterne, notamment sur les comportements responsables à adopter ou les informations à considérer en ces temps de totale confusion », a raconté un des participants responsables de la protection civile dans l’une des provinces de l’Est du Pays. « Il y a tellement de sollicitations de la part de la communauté, sans parler des autorités, et le tout est aggravé par la quantité d’informations que nous recevons via différentes sources. Maintenant je sais le minimum à mettre en œuvre pour protéger les collègues sous ma supervision et je sais comment faire la part des choses dans la tonnes d’informations que je reçois sur mon WhatsApp notamment en ayant recours à la remonté et croisement des sources. Tout cela me sera très utile. » a-t-il conclu.
Les activités ont aussi été marquées par des échanges riches et le partage de préoccupations des cadres policiers œuvrant essentiellement sur les points d’entrée du pays. Les participants ont notamment partagé leurs considérations par rapport à leurs perceptions initiales de la pandémie du COVID-19, ainsi qu’aux différentes mesures de prévention recommandées, ainsi que de leur applicabilité sur le terrain, à l’endroit de leurs pairs, des voyageurs et des communautés.
« Il est important que les informations complètes soient régulièrement partagées par les instances habilitées, pour nous permettre de nous protéger, protéger nos hommes et aussi la communauté que nous servons.», a demandé ce commissaire supervisant les activités de la police nationale dans la région Ouest du pays. « Nous étions désemparés quand on nous demandait de conduire des personnes désignés pour être placés en quarantaine, mais on ne prenait pas les précautions de rigueur pour nous protéger et protéger nos hommes. D’autre parts, au-delà de la théorie qui est certes très utile, il serait vraiment pertinent que la police dispose aussi d’équipements de protection individuelle minimum. », a-t-il fait remarquer lors des échanges.
A la fin de chaque séance de briefing, les agents de la Police Nationale ont émis des recommandations à l’égard du Gouvernement et de ses partenaires. On retiendra notamment la recommandation de rendre disponible le matériel de protection individuelle tels que les masques et les gants, la multiplication des centres de dépistage, ainsi que l’intensification des séances de sensibilisation des populations, ainsi que l’implication de la communauté policière dans les activités de prévention contre les épidémies en général, et contre la COVID-19 en particulier.